Cap décarbonation, c'est le nom de la démarche commune de décarbonation, objet de la présente concertation préalable. Elle implique cinq maîtres d'ouvrages (EQIOM, Lhoist, Air Liquide France Industrie, Dunkerque LNG et RTE) et recouvre trois projets (la Phase 2 du Programme K6, le projet CalCC et le projet D’Artagnan).

 

L'origine

Depuis 2018, plusieurs industriels du Dunkerquois et des environs se sont réunis dans un Club CO2, encouragés par les collectivités et institutions locales au premier rang desquelles la Communauté Urbaine de Dunkerque et le Grand Port Maritime de Dunkerque.

Bien que chacun reste responsable de son projet, les partenaires collaborent et échangent fréquemment des informations afin d’atteindre collectivement un objectif commun : réduire significativement, et dans les meilleurs délais, les émissions industrielles de CO2 du bassin industriel de Dunkerque et des alentours.

L'enjeu

En France, l'industrie représente 19 % des émissions de gaz à effet de serre. La décarbonation de ce secteur est indispensable pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.

Plusieurs actions concrètes permettent de décarboner l’industrie telles que la transformation des procédés (innovations techniques et électrification), la décarbonation de la production de chaleur, l’amélioration de l’efficacité énergétique et enfin le captage-séquestration du CO2.

La fabrication du ciment (et plus précisément du clinker, principal constituant du ciment) et de la chaux présentent une particularité : environ 1/3 des émissions liées à leur fabrication provient de la production de chaleur nécessaire à la cuisson du calcaire. Les 2/3 restants proviennent de la réaction chimique qui est à la base de la formation du clinker et de la chaux : la décarbonatation du calcaire. Autrement dit, une partie des émissions de COliées à la fabrication du ciment et de la chaux est inévitable : c'est pourquoi le captage est nécessaire, en vue d'une réutilisation du COou de sa séquestration.

Les étapes

La première étape est le captage des émissions de CO2. C'est l'objet de la Phase 2 du Programme K6 à Lumbres et du projet CalCC à Réty. Ils prévoient l’installation d’unités de captage du CO2. Air Liquide France Industrie fournirait les technologies de captage Cryocap™ et assurerait la fourniture d’oxygène pour la Phase 2 du Programme K6. Enfin, la création des nouveaux raccordements électriques pour répondre aux besoins des unités de captage serait assurée par RTE.

La deuxième étape est le transport du COcapté. C'est l'objet du projet D'Artagnan. Le scénario préférentiel est la création d’un réseau de canalisations souterraines de transport de COreliant les usines de Lumbres et de Réty au Terminal COdu projet D’Artagnan à Dunkerque. 

La troisième étape est le transport maritime. Des navires de transport de COliquide, similaires dans leur principe à des méthaniers (qui transportent du gaz naturel liquéfié), sont à l’étude.

La quatrième et dernière étape est la séquestration. Elle interviendrait sur des sites situés en mer du Nord. Des projets de séquestration sont en développement à l’étranger – notamment en Norvège, au Danemark et aux Pays-Bas - et les premières installations d’injection sont en cours de réalisation.

Les projets de Cap décarbonation concernent les deux premières étapes : le captage et le transport jusqu'au terminal maritime.

Captage et séquestration

Les technologies de captage et de séquestration du dioxyde de carbone consistent à capter le CO2, gaz à effet de serre, dès sa source de production puis à le séquestrer dans le sous-sol. Le CO2 ainsi récupéré n’est pas rejeté dans l’atmosphère et ne participe pas au changement climatique.

En savoir plus

530

millions d'euros (investissements cumulés)

1,5

million de tonnes de CO₂ captées

2028

l'horizon de mise en service des projets

Les effets attendus

La mise en œuvre des projets de Cap décarbonation permettrait une réduction des émissions de dioxyde de carbone d’environ 1,5 million de tonnes par an, soit 10 % des émissions totales de l’industrie du bassin industriel de Dunkerque.

Les installations créées dans le cadre des 3 projets généreraient une augmentation totale de la consommation électrique, correspondant à une puissance maximale d’environ 90 mégawatts.

La mise en œuvre des 3 projets permettrait aussi une pérennisation de l’activité industrielle des sites de Lumbres et de Réty, ainsi que des emplois associés.

La mise en place d’une infrastructure modulaire de collecte, de stockage temporaire et de transport de CO2 sur le port de Dunkerque faciliterait la décarbonation d’autres industries locales, tandis que les projets d’EQIOM et de Lhoist, inédits dans les industries du ciment et de la chaux, ouvriront la voie à la décarbonation dans ces process. La mise en œuvre de la démarche de décarbonation objet de la présente concertation constituerait un facteur d’attractivité majeur pour le Dunkerquois.

Le calendrier

La Phase 2 du Programme K6, le projet CalCC et le projet D’Artagnan ont fait l’objet d’une concertation préalable conjointe. Aujourd'hui, les études des trois projets se poursuivent et à l'horizon 2025, les dossiers de demandes d’autorisation seront déposés. Chaque projet sollicitera une ou plusieurs autorisations administratives. En 2025, les partenaires de Cap décarbonation – EQIOM, Lhoist, Air Liquide France Industrie et Dunkerque LNG – décideront des suites à donner à ces trois projets.

S'ils sont confirmés, les trois projets seront mis en œuvre conjointement : les infrastructures du projet D'Artagnan devraient être prêtes au cours de l'année 2028, date à laquelle EQIOM et Lhoist prévoient la mise en service des nouvelles installations des usines de Lumbres et de Réty, et par conséquent le captage des premières tonnes de CO2.