Le projet D’Artagnan est mené par Air Liquide France Industrie et Dunkerque LNG. Il comprend deux composantes. La première est un réseau de canalisations pour transporter le CO2 capté par les usines de Lumbres et de Réty vers Dunkerque. La deuxième est un Terminal CO2 sur le port de Dunkerque pour réceptionner et préparer le CO2 en vue de son expédition vers des sites de séquestration en mer du Nord. Le projet D'Artagnan représente un investissement global de 220 millions d'euros.

 

Un réseau de canalisations souterraines entre Lumbres, Réty et le Port de Dunkerque

Pour transporter le CO2, un réseau de canalisations souterraines est privilégiée : cette solution présente des atouts majeurs en termes d’efficacité, de fiabilité, de coût opératoire et de sécurité. C'est aussi une solution pleinement maîtrisée par Air Liquide France Industrie, qui exploite des canalisations de transport de gaz industriels en France, fournissant principalement de l’oxygène, de l’azote, de l’argon et de l’hydrogène à ses clients industriels.

Particularité des canalisations envisagées dans le cadre du projet D'Artagnan : le COserait transporté sous forme liquide dense. Cet état de la matière est obtenu à un certain niveau de température et de pression : le COa alors une densité proche du liquide (et occupe donc une place réduite) tout en ayant un comportement proche du gaz (plus facilement déplaçable qu’un liquide). Ce choix permet de réduire le diamètre des canalisations, et donc l'impact des travaux sur l'environnement.

La démarche de définition du tracé des canalisations

Environ 80 kilomètres de canalisations seraient créés entre Lumbres, Réty et le Terminal CO2 du Port de Dunkerque. À ce stade du projet, le tracé précis des canalisations reste à l’étude.

La définition du tracé d’une canalisation résulte de plusieurs étapes d’études et de décisions, selon une méthodologie éprouvée dite « en entonnoir ». Cette méthode permet de s’assurer de la bonne prise en compte des enjeux environnementaux (zones humides, zones protégées, etc.), des usages (agriculture, urbanisme, etc.) et des contraintes (enrochements, dénivelés, etc.). Cette démarche en entonnoir s’inscrit pleinement dans la démarche « éviter-réduire-compenser », en priorisant l’évitement.

Les études préliminaires ont permis de délimiter un couloir potentiel présenté dans le cadre de cette concertation préalable. Les enseignements tirés de la concertation, ainsi que la poursuite des études réglementaires et du dialogue avec le territoire permettront de définir un tracé dit « de moindre impact ».

Les incidences des canalisations

Les principales incidences sont liées à l’organisation du chantier qui doit être soigneusement préparée, en lien avec tous les acteurs concernés : propriétaires, exploitants agricoles, collectivités locales, gestionnaires de réseaux, riverains, etc. Pendant les travaux, des mesures doivent être mises en œuvre afin de préserver l’environnement, la biodiversité, les paysages et le cadre de vie.

Une fois les travaux terminés, les canalisations présentent des incidences très réduites sur leur environnement, comparativement à des infrastructures routières ou ferroviaires par exemple. L’installation des canalisations s’accompagnerait de la création de bandes de servitude, matérialisées par des bornes implantées en limite de propriété pour ne pas gêner les exploitants.

Un nouveau terminal maritime sur le Port de Dunkerque

Implanté sur le port de Dunkerque, à l’avant Port Ouest, le Terminal CO2 du projet D'Artagnan serait voisin du Terminal méthanier de Dunkerque. Il réceptionnerait le dioxyde de carbone provenant de Lumbres et de Réty et le liquéfierait, en vue d'un stockage temporaire dans des cuves. Le CO2 sous forme liquide pourrait ensuite être chargé sur des navires accostant à une nouvelle jetée longue de 200 mètres.

Toutes les technologies mises en œuvre pour la liquéfaction ou le stockage temporaire du dioxyde de carbone sont des technologies matures, déjà largement répandues dans l’industrie des gaz. Par ailleurs, ces technologies fonctionnent uniquement à l’électricité.

Le Terminal CO2 du projet D'Artagnan serait implanté sur la plateforme de l’ancienne base vie de construction du Terminal méthanier de Dunkerque, limitant ainsi l’emprise sur les espaces vierges. Éloigné des habitations, situé dans un environnement industriel et exploitant des technologies fonctionnant à l'électricité, il aura très peu d'impact sur l'environnement. Le principal effet visible serait l’augmentation du trafic portuaire, avec de l’ordre de 3 à 5 accostages par semaine (le Terminal méthanier de Dunkerque réceptionne aujourd'hui 1 navire tous les deux jours). Une analyse des risques industriels devra être réalisée afin d'identifier les mesures de maîtrise à mettre en œuvre. 

Un projet évolutif

Le projet D’Artagnan est développé en association étroite avec les industries implantées localement. Le projet est donc conçu pour pouvoir évoluer en fonction des besoins. De 1,5 million de tonnes de CO2 en 2027, la capacité du projet D'Artagnan pourrait être portée à 4 millions de tonnes de CO2 à moyen terme.

En savoir plus sur les projets du territoire