Afin de décarboner la production de la chaux à Réty, deux actions sont programmées dans les années à venir. La première est l’utilisation de biomasse pour la production de la chaleur nécessaire, qui doit permettre d’éviter environ un quart des émissions. La deuxième action est le captage et la séquestration du CO2 : c’est l’objet du projet CalCC, mis en œuvre par Lhoist, Air Liquide France Industrie et RTE.

 

Les enjeux de la décarbonation de la production de la chaux

Mise en service en 1963, l'usine de Réty est le premier site de production de chaux en France, avec une capacité maximale annuelle de 700 000 tonnes de chaux. Sa décarbonation est un enjeu majeur : pour une tonne de chaux produite, une tonne de dioxyde de carbone est émise. C'est pourquoi l'usine occupe une place centrale dans la stratégie de décarbonation du groupe Lhoist, qui comprend quatre principales actions :

  • l’optimisation de l’efficacité énergétique ;
  • le développement des énergies renouvelables ;
  • le développement des combustibles à faible émissions de CO2 ou des combustibles biomasse ;
  • le captage du CO2 et son utilisation ou son stockage définitif.

Les fours de l’usine de Réty présentent déjà une très bonne efficacité énergétique et l’électricité produite en France est bas carbone. Par ailleurs, depuis plusieurs années, Lhoist augmente progressivement la part de biomasse pour la production de chaleur. Le captage du CO2 est la dernière action à mettre en œuvre pour produire de la chaux bas-carbone à Réty : c'est l'objet du projet CalCC.

Le projet CalCC

Le projet CalCC, d'un montant de 160 millions d'euros, prévoit la création de plusieurs installations. La première est une unité de captage Cryocap™ FG, fournie par Air Liquide France Industrie. Pour assurer l’alimentation électrique des nouvelles installations, un raccordement électrique serait créé par RTE, sous la forme d’une liaison souterraine longue d’environ 6 kilomètres entre l’usine de Réty et le poste 90 000 volts RTE de Marquise. Enfin, une station de traitement des effluents liquides produits par l’unité Cryocap™ FG et un nouveau poste électrique doivent être créés sur site.

Aucune transformation majeure ne sera apportée aux installations existantes – dont les fours – à l’exception du déplacement de la cheminée.

Les principales incidences

La mise en œuvre du projet CalCC permettrait de réduire de 90 % les émissions de CO2 par rapport à la situation actuelle. En prenant en compte tout le cycle de vie de la chaux, et notamment du phénomène de recarbonatation pendant et après son utilisation, le bilan carbone du projet CalCC serait négatif, c’est-à-dire que la production de chaux avec capture-séquestration réduirait le CO2 présent dans l’atmosphère.

Les rejets atmosphériques seraient également réduits, grâce à l'unité de capture qui viendrait laver les gaz de cuisson. Le fonctionnement de l'unité CryocapTM FG aurait globalement peu d'impact sur l'environnement et le cadre de vie des riverains de la cimenterie : cette technologie fonctionne à l'électricité et l'unité serait située sur un terrain éloigné des habitations. De nouveaux risques industriels seraient à prendre en compte sur le site industriel, mais ils seraient limités compte tenu des caractéristiques de l'unité CryocapTM.

87 % 
des émissions totales de CO2 évitées grâce au projet CalCC

La recarbonatation de la chaux

La production de la chaux génère des émissions de CO2. Cependant, lors de son utilisation, la chaux réagit avec l’air et capte du dioxyde de carbone.

D’après une étude de l’école polytechnique de Milan, en moyenne 33 % des émissions de CO2 liées à la décarbonatation du calcaire lors de la fabrication de la chaux seraient ainsi recapturés lors de son utilisation.